Des recherches en cours à l’Université du Pacifique Sud sur les études marines ont montré la présence de microplastiques (MP) dans tous les échantillons d’eau prélevés près des côtes des Fidji. Aucune étude n’a déjà été menée sur les microplastiques dans les eaux environnantes des Fidji. Par conséquent, la quantité de microplastiques originaires de Fidji, ainsi que la quantité importée d’autres régions par le gyre du Pacifique Sud, n’est pas connue.
C’est ce que cherche à savoir Mme Marta Ferreira, professeure agrégée à la School of Marine Studies de l’Université du Pacifique Sud (USP). L’un de ses objectifs de recherche est d’évaluer la présence de microplastiques dans les écosystèmes marins et leurs effets potentiels sur le biote marin.
Pour y répondre, cinq jours d’expédition scientifique seront confiés à Andrew Paris, un scientifique fidjien de l’USP, chargé de procéder à une évaluation de la pollution par les microplastiques dans les eaux de surface entre Tonga et Fidji depuis le navire Race for Water.
De gauche à droite: Andrew Paris et Dr. Marta Ferreira dans leur laboratoire à l’université du Pacifique.
Que ferez-vous exactement à bord de notre navire Race for Water ?
Dans le cadre de ma thèse intitulée « Évaluation de l’abondance et de la distribution des microplastiques dans les eaux de surface des Fidji », l’objectif de mon séjour à bord est de quantifier l’abondance et de déterminer les processus de distribution des microplastiques dans les eaux de surface au sud-est de Fidji. Cela se fera en effectuant des prélèvements en surface tous les jours et plusieurs fois par jour, selon les conditions météorologiques et de navigation. Le filet Manta sera déployé et restera entre 2 et 5 minutes dans l’eau. Un débitmètre sera joint, ce qui aidera à déterminer le volume d’eau filtrée. Le filet sera ensuite récupéré, rincé à l’eau de mer et le contenu transféré dans des bouteilles d’échantillonnage de 1 litre. Les échantillons obtenus seront inspectés visuellement et stockés aux fins de traitement au laboratoire de la School of Marine Studies de l’Université du Pacifique Sud à Suva (Fidji).
Avez-vous eu ce genre d’opportunité régulièrement ou est-ce quelque chose de nouveau pour vous ?
C’est la première fois que je reçois une opportunité aussi incroyable de participer à une expédition scientifique dans un cadre qui est très favorable. C’est vraiment quelque chose de remarquable pour moi d’avoir l’occasion de mener des recherches dans le Pacifique sur les effets néfastes des microplastiques à bord d’un navire technologiquement très développé et respectueux de l’environnement.
Pourriez-vous nous en dire plus sur la manière dont les travaux que vous allez effectuer à bord compléteront vos recherches sur les débris marins et la pollution par les microplastiques aux Fidji ?
Le travail que je vais entreprendre à bord constituera un élément majeur de ma thèse. L’achèvement de cette étude fournira des informations précieuses sur les niveaux des microplastiques retrouvés dans les eaux de surface autour de Fidji, les processus et modèles de distribution et, par conséquent, sur la mesure dans laquelle l’environnement marin des Fidji est infesté de microplastiques d’origine étrangère. La recherche aidera à établir des données de base sur les niveaux de microplastiques dans les eaux de surface des Fidji, ce qui sera essentiel pour élaborer des programmes de surveillance à long terme permettant de détecter les changements environnementaux et d’évaluer l’efficacité des mesures de gestion liées à la lutte contre la pollution par les plastiques.
Une attention accrue portée aux microplastiques permettra une prise de décision éclairée au niveau politique, au niveaux local et régional.
Sur un plan personnel, je souhaiterais m’impliquer dans la sensibilisation à la pollution marine dans le Pacifique, par les plastiques et compléter ainsi le travail immense d’institutions comme la Fondation Race for Water.
Références:
Lien : https://www.usp.ac.fj/index.php?id=21099
Partenaire de la mission :